Au bonheur des traces !
"Le sillage a l'avantage de ne pas laisser de traces, il s'efface au fur et à mesure. Quel bonheur à l'époque où il faut justement laisser des traces !"
(citation tirée de Erik Orsenna, entretien paru dans Télérama n° 3104 sur « l’écriture et la mer ». )
Aïe ! Au moment où nous annonçons le thème de notre deuxième salon : TRACE, cette citation d’Erik Orsenna, mise en exergue de l’article dans la version papier de cet hebdo, cingle nos intentions.
C’est vrai, l’époque – notre société, nos contemporains, nos voisins, nos amis même – nous enjoint de nous laisser « tracer » (traquer !) et, pire, nous implique dans un auto-traçage aux contours assurément liberticides.
Restent ces autres mots, de Michel-Ange
Parmi tant de servitudes, tant de soucis,
Tant d’idées mensongères et tant de périls
pour l’âme, sculpter ici des choses divines
ou encore ceux de SU Dongpo (11e s.)
A quoi comparerais-je la vie flottante d’ici-bas ?
A un grand oiseau en vol effleurant la terre enneigée.
L’oiseau s’envole à l’est, à l’ouest, à sa guise
Sans s’attacher à ses empreintes fortuites.
À nous de découvrir, fortuitement ou non, ces traces là et d’en tirer le bonheur auquel elles nous invitent souvent.
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Michel-Ange, Poèmes, éd. Gallimard, coll. Poésie
Ci-contre, portrait de SU Dongpo (wikipédia)